Formation / Training

Formation de haut niveau - Master et Doctorat

La conférence internationale sera précédée de deux journées de formation le mardi 13 et le mercredi 14 mai 2014.

Thème : La motivation et ses relations avec le plaisir et les émotions

  • Approches croisées : Neurosciences, psychologie, économie, et philosophie

Public : Etudiants en Master ou Doctorat

La formation est ouverte aux étudiants en Doctorat ou en Master en Sciences humaines, en sciences du vivant et au-delà.

Soutenue par l’ED SHOS et par la MSHB à travers le projet Désir : construire une approche interdisciplinaire, cette formation est proposée par l’équipe : Philosophie des normes. Elle est coordonnée par Stéphane Lemaire (philosophie des normes) et Marc Vérin (comportements et noyaux gris centraux).

Lieu : UFR de philosophie, site Beaulieu : bâtiment 32B.

Renseignements / Inscription

Inscription obligatoire à l’UFR de philosophie auprès de Sophie Rabaux.

  • Tél : 02.23.23.63.02 - Fax : 02.23.23.51.51

Programme

Marc Vérin, Directeur Equipe de recherche Comportements et noyaux gris centraux, CHU Rennes 1

  • "Emotions, motivation et ganglions de la base"

    Mardi 13 mai : 9h > 12h

    Il s’agira tout d’abord de présenter de façon assez générale l’état des connaissances en neurosciences sur la motivation et les émotions. On présentera la neuroanatomie fonctionnelle des aires qui sont concernés par la motivation et on montrera qu’elle partage certains centres avec les circuits qui sont impliqués dans l’expérience d’émotions mais aussi dans la reconnaissance des émotions, que ce soit par le biais de l’identification des expressions émotionnelles faciales ou par le biais de la vocalisation. On mettra aussi en avant l’importance d’un certain nombre de neurotransmetteurs. On insistera enfin sur le rôle des ganglions de la base et tout particulièrement sur le rôle du noyau subthalamique mis en avant de façon remarquable par notre équipe dans des études sur la stimulation cranienne profonde des sujets parkinsoniens puisqu’en effet la maladie de Parkinson se caractérise par un déficit motivationnel et des déficits émotionnels qui peuvent conduire jusqu’à l’apathie.

12h-13h 30 déjeuner

Stéphane lemaire, Université de Rennes 1, Equipe Philosophie des normes

  • « Le désir et le plaisir vus par la philosophie : quelques approches et difficultés »

    Mardi 13 mai : 13h 30 > 16h30

    La nature du désir, du plaisir et des émotions en général ont été l’objet de diverses tentatives de réductions croisées. En effet, il est difficile de résister à l’idée que ces aspects de la vie pratique sont intimement liés. Après tout, le 17° et le 18° utilisaient le terme unique de passion pour désigner tout cet ensemble de phénomènes. Par ailleurs, la thèse hédoniste selon laquelle nos motivations visent toujours le plaisir est presque aussi vieille que l’histoire de la philosophie. Enfin, il est tout à fait tentant de suggérer qu’il est possible d’analyser le mystère que représente l’expérience du plaisir en la comprenant comme une sensation neutre que l’on désirerait avoir ou dont on désire lorsqu’on l’éprouve qu’elle se poursuive. On présentera toutefois un certain nombre d’objections classiques contre ces thèses. Faut-il dès lors penser que la motivation et le plaisir n’ont rien en commun ? Je présenterai quelques arguments classiques en faveur de cette position. Pour finir, je m’efforcerai d’introduire certaines approches plus récentes qui font appel à la notion de représentation.

Benoît Tarroux, Université de Rennes 1, Centre de recherche en économie et management (CREM)

  •  « Comment les individus prennent des décisions ? Un regard d’économiste (expérimentaliste) »

    Mardi 13 mai : 17h > 18h30 et mercredi 14 mai : 13h30 > 15h

    Selon la théorie standard enseignée en première année universitaire et encore répandue parmi les économistes, les individus sont rationnels au sens où ils prennent des décisions afin de maximiser leur satisfaction ou leur utilité sous différentes contraintes économiques (typiquement leur budget). La théorie des préférences révélées va même plus loin : si nous ne connaissons pas les préférences des individus, il suffit d’observer leurs choix. Ceux-ci nous renseigneront sur leurs préférences ainsi que sur leur « fonction d’utilité » qui associe un niveau d’utilité à un certain panier de consommation.
    Cette théorie a été récemment bousculée par les travaux en économie expérimentale qui montrent que des variables comme les croyances, les émotions ou encore le contexte du choix affectent les décisions que prennent les individus. Cette présentation a pour objet de présenter quelques uns de ces travaux ainsi que leur répercussion sur la manière dont les économistes appréhendent (et modélisent) les comportements humains. En particulier nous insisteront sur le fait que observer les décisions individuelles ne nous permet pas forcément d’en déduire les préférences de ces individus.

Mark Schroeder, Ohio State University

  • "Tracking Down Desires" (Attention, cette cession de la formation sera en anglais)

    Mercredi 14 mai : 9h > 12h

    Desires are the things inside us that have the features we associate desires. So what features do we associate with desires? There are a number that seem especially important. Desires are always desires for something: they have what philosophers call "content." Desires cause actions that seem likely to get us what we desire. They also cause us to feel good when we get what we want, and bad when we are denied what we want. And then, desires also have effects on attention and on unconscious learning. Some desires (means-end desires) are easily acquired, but others (desires for things for their own sakes) are hard to acquire and disappear only slowly. Using all of these features, plus some information about the causal organization of the brain, desires can be tracked down and their neural basis identified.

Serge Luquet, CNRS, Université Paris-Diderot.

  • « La composante hédonique et motivationnelle de la prise alimentaire : l’apport des modèles expérimentaux »

    Mercredi 14 Mai : 15h30 > 18h30

    Dans nos sociétés modernes, l’abondance de nourriture riche en énergie et le mode vie sédentaire entraine un déséquilibre de la balance énergétique à l’origine du développement de l’obésité qui se traduit par une consommation excessive de calories et une diminution des dépenses énergétiques. En particulier, l’exposition à des nourritures riches en lipides est supposée promouvoir les altérations métaboliques dans les tissus périphériques associés à l’obésité comme l’inflammation et la résistance à l’insuline. La régulation de la balance énergétique repose sur la capacité du cerveau à fournir une réponse adaptée aux variations des facteurs circulants de satiété et de faim reflétant le statut énergétique de l’organisme. L’hypothalamus et le tronc cérébral sont des structures fondamentales dans le contrôle énergétique de la prise alimentaire. Cependant les comportements alimentaires sont également modulés par des facteurs sensoriels comme le goût et l’odeur de la nourriture, ainsi que par des facteurs émotionnels, qui vont réguler l’aspect hédonique de la prise alimentaire. Cet aspect de la prise alimentaire est en relation étroite avec la libération de dopamine au niveau du système de la récompense, qui est stimulée par les nourritures riches en calories ainsi que par différents objets de désir. Nous discuterons de l’apport des nouvelles approches expérimentales et technologies de génétiques dans la compréhension des interactions qui existent entre les différentes structures centrales  impliquées dans le contrôle de la prise alimentaire et en particulier dans l’élaboration de la composante hédonique et motivationnelle associée à la nourriture.


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